Deux versions au moins du manuel d'instructions existent, d'une longueur de 33 ou de 36 pages : elles contiennent une nouvelle inédite de 20 pages, écrite par Christian Ballandras et intitulée « La geste de Syrella » (1984), qui sert pour introduire la trame scénaristique du jeu. Suivent ensuite les « règles du jeu », avec le descriptif des commandes et des classes de personnage. Enfin, certains manuels ont une page laissée blanche et la liste des auteurs du jeu imprimée sur la troisième de couverture. Certaines versions du jeu contiennent également un bon de commande dépliant pour acheter auprès d'Infogrames le livre du jeu et une carte de son univers, ainsi qu'un bulletin d'abonnement à la revue Théophile (magazine consacré aux micro-ordinateurs Thomson).
Notamment en raison de la volonté réelle de promouvoir l'informatique française qui animait le gouvernement de l'époque, le jeu fut couronné d'un prix, tout juste créé au moment de sa sortie : il s'intitule « 1er prix arcade » (sic) du Ministère de la Culture. Infogrames ajouta sur le devant de la boîte du jeu un autocollant de couleur rouge mentionnant cette récompense. En 1985, la partie inférieure du verso de la jaquette fut actualisée avec l'ajout de mentions sur la difficulté du jeu (difficile), l'âge conseillé des joueurs (10 à 20 ans), le temps moyen d'une partie (5 heures) et le nombre de joueurs (entendez, des personnages : 4).
La version originale de Mandragore est la version française en disquette 5,25’’ pour Commodore 64 (celle du développement) : bien que supérieure aux adaptations sur d’autres plateformes (MSX, Thomson MO5, TO7/70, ZX Spectrum 48K et ultérieurement Amstrad CPC et Thomson TO9), la version pour Commodore 64 demeure difficile à trouver en raison de la faible implantation de la machine américaine sur le marché français de l’époque. Fait rare à cette époque, le jeu bénéficia ensuite d’une adaptation en anglais et d’une adaptation en allemand (encore sur Commodore 64) et il s’exporta bien : le magazine anglais CRASH Magazine octroya à la version pour ZX Spectrum (de loin la moins bonne) une note très honorable de 79%.
1. Le jeu
Mandragore est un jeu de rôle relativement classique, inspiré à la fois d’ Ultima et de Wizardry pour son interface : réunissant quatre personnages (on retrouve à ce niveau les races et les classes d’AD&D), il propose au(x) joueur(s) d’accomplir une quête épique en réunissant neuf chants qui permettront de vaincre le démon Yarod-Nor.
La progression dans ce scénario simple s'effectue à travers trois modes de jeu distincts (accessibles par des chargements multiples lorsqu'on change de zone), qui sont : l'exploration en extérieur (où l'on déplace le groupe d'aventuriers sur une carte du monde), l'exploration en intérieur (neuf donjons doivent être visités (avec une grande liberté, ce qui implique de faire attention à ne pas pénétrer dans un donjon trop tôt, sous peine d'être confronté à une difficulté trop élevée) et il faut résoudre leurs énigmes pour accomplir la quête) et enfin, le combat. Les deux derniers modes proposent des graphismes en couleurs avec une vue en fausse perspective des décors et la représentation des personnages et créatures présents. Les commandes sont saisies au clavier à l'aide d'un interpréteur de syntaxe basique (ainsi, un seul verbe « QUESTIONNER », permet d'interagir avec les personnages). L'alibi culturel repose sur le fait que les donjons sont thématiques : les règles du carré magique, du jeu des échecs, ou encore, une connaissance superficielle de l'Illiade et de l'Odyssée sont nécessaires pour progresser dans le jeu.
2. Crédits
Marc Cecchi, Agnès Belmudes, Anna Elhadad, Yohann Elhadad, Christian Ballandras, Bruno Bonnell, Marie-Christine Gallavardin et Josiane Girard ont participé à Mandragore (source : manuel d'instructions du jeu, 1985).
3. Suites
Si Mandragore n’eut jamais de véritable suite (contrairement à ce qu’annonçait TILT dans sa critique initiale du jeu), Oméga : Planète Invisible (1986), par les mêmes auteurs et également sorti chez Infogrames, en reprend l’interface et les principales caractéristiques, mais dans un univers de science-fiction. Le jeu de rôle Phalsberg (ERE Informatique) s’inspira également du succès de Mandragore lorsqu’Infogrames voulut, une nouvelle fois, exporter ses productions dans les pays anglophones.
4. Sources
La carte et les images de la pochette du jeu illustrant cet article proviennent de l’excellent site Commodore HD Covers (lien suivant).
5. Bibliographie et liens
- SVM N°12 - Décembre 1984 (article de Philippe Bernalin), disponible en ligne sur Commodore HD Covers : [1].
- TILT N° 19, p. 72-74 (article de Patrice Desmedt), disponible en ligne : [2] et [3].
- TILT N° 33, p. 112 (Dossier spécial Jeux de rôle), disponible en ligne : [4].
- CRASH N° 32 - Septembre 1986 (Royaume Uni), [5]
- Computer Gamer N° 16, p. 95, [6] (Royaume Uni)
- Jeux & Stratégie N° 32. (Source : Wikipédia, [7])
- Manuel du jeu au format PDF (version cassette pour MSX)
- Solution du jeu (version Thomson MO5).
Fiche écrite par F. Philibert-Caillat (G+).
- Solution du jeu (version Thomson MO5).
- Manuel du jeu au format PDF (version cassette pour MSX)
- Jeux & Stratégie N° 32. (Source : Wikipédia, [7])
- Computer Gamer N° 16, p. 95, [6] (Royaume Uni)
- CRASH N° 32 - Septembre 1986 (Royaume Uni), [5]
- TILT N° 33, p. 112 (Dossier spécial Jeux de rôle), disponible en ligne : [4].
- TILT N° 19, p. 72-74 (article de Patrice Desmedt), disponible en ligne : [2] et [3].